La première obligation à respecter est la patience. En effet, pour parvenir à l’objectif, il ne faut pas « brûler » les étapes. Condition indispensable: partir avec un chiot de bonne origine « sanglier » ( plusieurs générations). Lorsque le chien est déclaré ( 8 à 12 mois), lui faire chasser le sanglier régulièrement . Augmenter la durée des exercices à une heure puis plus si possible. L’objectif est de spécialiser le chien sur la voie du sanglier car, pendant cette période de formation, il est souhaitable qu’il ne rencontre pas d’autres animaux de chasse. La chasse en parc sans chevreuils ou cerfs est à privilégier. Ensuite, lorsque le chien est bien dans la voie du sanglier, le mettre avec les adultes créancés en terrain ouvert, dans les conditions réelles de chasse où les populations de cervidés, surtout de chevreuils, sont importantes. Le fait qu’il y ait beaucoup de cervidés n’est pas un inconvénient, bien au contraire, car le chien sera confronté souvent à « la  faute », ce qui le fera progresser plus rapidement.

Munir ce jeune chien d’un collier électrique de dressage avec, par exemple pour celui que j’utilise, des niveaux d’impulsion de 1 à 18 ( 18 étant le niveau maximum le plus douloureux).

En cours de quête, voire de poursuite, si ce jeune chien part en donnant de la voix et que les adultes créancés ne confirment pas ( ce qui prouve qu’il est à la faute), lui envoyer dans un premier temps une impulsion de niveau 6 ou 7. Si le chien persiste, monter le niveau de l’impulsion de 10 à 13. Si échec, lui envoyer le maximum.

Par contre, et pour moi c’est primordial, ne jamais intervenir vocalement pour signifier au chien son erreur. Pourquoi? Tout simplement pour qu’il ne fasse pas la relation entre la sanction et le conducteur qui est à l’origine de celle-ci. Le chien assimile la douleur avec la poursuite du chevreuil et très rapidement il a peur de cet animal qui lui procure tant de désagréments.

En général, avec des chiens de bonne origine, dès la première saison de chasse, mes chiens sont créancés, même en partant à la billebaude.

J’ai produit quelques chiens naturellement « voie unique » mais en règle générale, à la billebaude, un jeune chien sera tenté par la poursuite du chevreuil, d’où l’intérêt d’être très rigoureux dès le départ en ne lui laissant aucune liberté à la faute.

Des chiens au caractère chasseur mais n’aimant pas suffisamment la chasse au sanglier seront des chiens très difficiles à créancer d’où l’intérêt dès le départ de travailler avec des souches sélectionnées dans cette voie.

En fonction de la demande, certains jeunes chiens issus de l'élevage, aprés être déclarés sur sangliers dans mon enclos sont dirigés vers le dresseur professionnel François CIPOLAT pour le travail du rapprocher à la longe. Pourquoi ce choix? Tout simplement parce que François CIPOLAT est un excellent professionnel et aussi parce qu'il a les structures pour faire travailler ses élèves en terrain ouvert et ce toute l'année. Par contre, malgré ses grandes qualités, François n'obtiendra de bons résultats qu'avec des chiens génétiquement programmés pour le rapprocher et le travail à la longe, ce que tous les rapprocheurs "en libre" ne font pas.